Pour saisir le sens d'une vie, d'un style de vie, il faut tâcher d'aller droit à ce qui en fait le cœur et essayer ensuite de le retrouver partout où il s'exprime. Tout devient alors significatif, les petites choses comme les grandes, celles de la surface comme celles des profondeurs, et même les carences, les faiblesses... qui permettent de mieux se connaître, de se reprendre, de toujours avancer dans la recherche.
Le coeur, le mystère de la vie monastique est la présence même du Christ.Toute la Règle de Saint Benoît converge vers cette réalité essentielle. Tenant compte de la précarité humaine, Saint Benoît encourage l'effort d'un chacun pour aboutir à la communion des frères entre eux et avec le Seigneur. Au cours des siècles, l'histoire témoignera de la synthèse extraordinairement souple proposée par la Règle de Saint Benoît entre la personne et la communauté.
Pour Saint Benoît, le modèle de toute vie communautaire est l'Eglise primitive, la vie des premiers chrétiens au lendemain de la descente de l'Esprit Saint.
Le partage des biens, la prière continuelle, le travail des mains, l'hospitalité, la vie fraternelle vécue dans un grand amour du Christ, tout cela lui est montré de manière inoubliable par l'Ecriture elle-même. Et l'ensemble de la Règle bénédictine va essayer d'en recréer l'âme vivante, d'en guider l'application humble, discrète, avec les possibilités limitées de son temps.
Chaque communauté monastique est un petit monde bien vivant et personnel qui s'origine dans le mystère du Christ. Les Bénédictines du monastère de l'Alliance partagent la louange, prennent leur part de responsabilité dans les multiples travaux et échangent à des moments de rencontre ou de détente. Saint Benoît prévoit dans sa Règle un art de vivre ensemble qui se concrétise dans le quotidien par un regard attentionné envers chacune et un service mutuel empressé qui est comme dynamisé par une Espérance commune.